Je ne suis pas seule. Toi non plus.

Je sais bien ça fait toujours un peu peur de reprendre ce sentier là. Pourtant il m’est familier et je n’ai pas peur des mots. Seulement parfois c’est plus simple de les laisser mourir doucement, de les étouffer dans l’anesthésie du silence.

Est ce que les mots sont dérangeants? Sont ils dangereux? Ce que je sais c’est que se dire s’écrire sur un moment donné peut se révéler risqué puisque la plupart des gens sont absolument normaux, prévisibles et il n’est pas rare d’être résumés hâtivement, mal interprétés bref vous l’aurez compris les mots sont un danger.

Le danger d’oser sortir le mal être mot après mot. Comme une petite ficelle dans la bouche que l’on tirerait délicatement pour y voir accrocher des mots endormis, des mots fatigués et envahissants, des mots enfouillis, des mots ancrés dans notre chair. L’opération ne serait donc pas aisée, il faut un certain courage.

Ils se déchirent parfois de moi : larme finit par être l’arme. Et je me dis parfois que ce n’est pas faux peut être que les larmes sont des armes pour désarmorcer le pire en nous, apaiser le démon. Mais il parait que l’on n’est jamais seul si l’on a des démons. Très bien je prends note.

Tu as des démons toi aussi?

Il faut que j’avance. Je reprends le chemin des mots, avec quelques respirations, tant pis si c’est tortueux comme d’habitude, tant pis je reste incomprise. C’est pour tout le monde pareil. Il n’y a que les gens ennuyeux qui sont si simples à comprendre. Ce sera mon fardeau et mon cadeau.

En ce moment il commence à faire noir, un peu plus chaque jour. Je sais que c’est saisonnier, mais je le ressens dans tout mon être.

Je crois que chaque jour faire face à tout ce que je vois qui s’écroule. Ce n’est pas juste des idéaux abimés c’est bien plus violent. La mort des vérités, la mort des libertés, la mort des solidarités, la mort de l’humanité, comme ça juste là , devant mes yeux. Mais je me sens tellement hypocrite d’avoir envie de critiquer puisque je ne suis pas plus humaine, je suis coupée de mes émotions, coupée du coeur.

Il ne sert plus qu’à pomper le sang et me tenir en vie, il est là encore pour me dire ce qui est bien ou mal, même si cela m’est de plus en plus égal. Je suis prête à faire le mal s’il le faut. Pour le bien? Quel paradoxe! Je ne crois plus vraiment au bien ni au mal. Je pense que l’humain est fait des deux, profondément et selon ce que nous vivons et traversons au court de notre vie nous penchons plus vers nos ombres ou vers nos lumières. Il n’y a peut être pas de jugement à avoir.

C’est quelque chose de vraiment douloureux à accepter, tout ce que l’on voit et que l’on encaisse sans broncher ou pas trop. On s’habitue à tout? Les autres peut être. Je ne peux pas m’habituer aux mensonges, à la censure, à la connerie, au manque de discernement , au manque de caractère de cette société dans laquelle je vis.

Je viens de très loin, je viens du monde juste à côté de celui des bisounours. Je suis une rêveuse, une idéaliste, j’étais très romantique autrefois. Oui aujourd’hui c’est une chose difficile à croire! Je viens des envies de douceurs, de sauver le monde, les âmes, de révéler le beau. Je suis la poétesse des images, je peins les mots qui font sens dans chaque coeur humain, je suis tout au fond un coeur pur j’en suis sûre, mais la société, ce modèle là m’a profondément abimée. J’ai dû renier tellement, faire semblant, mr’adapter sans cesse à la fausseté des gens, à la manipulation et au paraître presque pathologique de ce monde.

Je demande si la jeunesse a encore des idéaux. J’en vois quelqu’un s’agiter encore pour sauver, préserver mais ils n’ont pas connu cette innocence des années 80 ans, ces temps avant Internet , les réseaux sociaux et les téléphones portables. Toutes ces technologies aussi intéressantes, enrichissantes et pratiques sont tellement chronophages et addictives que nous y avons tous perdus un peu de notre âme, de qui nous sommes vraiment, là au fond, sous le bruit, en dessous. Alors la jeunesse qui n’a connu que ce monde là, cette société formatée, ce modèle…Tout ce qui vend fait rêver la jeunesse, je me demande même si au final la jeunesse est capitaliste de naissance, parce qu’elle n’a connu que ça. Le profit, l’avoir, le paraître, insta, facebook, les bullshit des likes, le besoin continuel d’attention, la recherche d’un succès virtuel qui ne sera jamais basé sur l’être… Oui il ne faut pas se voiler la face même les gurus du developpement personnel ont quelque chose à vendre et vous et vos problèmes, votre manque de confiance, vos blessures d’enfance sont leur gain pain. Rien que l’idée me rend malade. Voilà d’où je viens. Je suis de celle qui voudrait qu’aider soi un don, pour sauver l’autre, et nous unir spirituellement. Je suis parce que nous sommes…Je vois ton âme. Alors tout le monde a renoncé à vivre ainsi. Et je ne peux pas être hypocrite. Lorsque je me suis sentie volée de mon travail par une artiste qui a utilisé une photo pour la couverture de son CD sans aucune contrepartie financière j’ai été profondément déçue et écoeurée de l’humain qui profite tranquille sans penser que l’art a une valeur aussi et que juste le geste de la reconnaissance c’est traiter l’autre avec respect. Mais bon le respect s’est perdu dans ce siècle…

Depuis que j’ai commencé à gagner plus d’argent je me suis attachée à cette idée, j’ai cru que c’était un pouvoir un instant, c’est vrai l’independance financière c’est une liberté mais si tu ne peux rien faire de ton argent parce que tout est conditionné au pass sanitaire de nos jours c’est tellement déprimant! Je peux simplement consommer ce qui ne nourrit pas vraiment mon âme, sauf lorsque j’achète des livres ou des choses utiles pour peindre et créer. En vérité j’ai accordé bien trop d’importance à la monnaie qui dirige le monde. Mais en même temps j’ai réglé ce problème du prince qui viendrait un jour me mettre à l’abris du besoin. Et plus sérieusement j’ai conscience qu’avoir veut dire que l’on peut tout perdre alors je vis l’instant. Comme cet Eté avant le pass sanitaire où j’ai claqué tellement d’argent pour le bonheur de mes enfants et le mien , pour vivre comme on le mérite sans se priver. Le carpediem à l’état pur.Mais tout ne s’achète pas. Respire l’air, écouter le chant des arbres, méditer devant l’eau d’un étang, voir mes enfants rire et s’amuser d’un rien comme des enfants malgré l’air covidiste, c’est rassurant ça n’a aucun prix.

Je me souviens en début d’année j’étais emplie d’une joie immense, d’une fierté aussi de réussir dans un monde où tout s’écroule. J’ai culpabilisé deux secondes et je me suis dis merde j’ai ramé toute ma vie je peux kiffer un instant d’être là, arrivée dans la vie que je mérite, d’avoir de la reconnaissance, une pseudo valeur aux yeux de mes employeurs ( qui certes peut être retirée du jour au lendemain) je reçois de belles énergies dans mon travail qui est humain et j’en donne autant si ce n’est plus. C’est ce qui me rend heureuse. Je crois que j’avais enfin ma revanche sur la vie. Pourtant j’avais conscience qu’autour de moi des tas de personnes perdaient leur travail, fermaient leur commerce, que c’était un peu le début de la fin.

Je n’ai cessé de me dire : si tout s’effondre comment je vais être atteinte? Vais je devoir payer des impôts? Pour le moment j’ai juste de moins en moins d’aides…C’est drôle non on a enlevé l’ISF et on retire toutes les aides des foyers monoparentaux qui parviennent enfin à vivre! Comme pour leur dire vas y maintenant démmerde toi! Je me suis toujours démerdée et battue. J’ai d’ailleurs l’impression que ma vie n’est faite que de ça. Des combats. C’est sans doute pour cela que je suis lasse même si je me relève chaque fois.

Je me suis demandée pourquoi j’étais si seule dans mes combats actuels? Peut être parce que toutes les personnes que je connais se sont faites vacciner. Cela ne devrait rien changer évidemment, mais cela change tout. Ce n’est pas juste que le sujet covid divise, cela va plus loin, c’est un choix de vie, une vision du monde aussi. Peut être que ceux qui ont cédé aux vax sous la menace de Juillet l’ont fait car ils ont des oeillères et aussi parce qu’ils sont plus consuméristes, ils ont besoin de cette société là, metro boulot dodo,cette société dont ils se plaignent souvent reste confortables, avec plein de bénéfices secondaires.

Certains n’ont pas encore compris qu’ils sont devenus des esclaves, des QRcode et qu’ils ont perdu leur liberté puisqu’ils ont trop souffert des confinements et ont l’impression de revivre comme avant. Ils s’illusionnent encore un peu et l’on ne peut pas leur en vouloir de ne pas vouloir voir les choses telles qu’elles sont. Il faudra du temps pour qu’ils puissent se réveiller et voir la vérité en face. Je crois que pour certains c’est trop fou, trop violent alors ils préfèrent se dire que l’Etat a raison de faire n’importe quoi dans cette crise sanitaire et les vax sont la seules solutions. La paresse intellectuelle d’un bon nombre fait que malheureusement on en est là aujourd’hui.

On a réduit les gens à des complotistes, des antivax ou des charlatans. Et maintenant on essaie de faire taire tout ceux et celles qui souffrent d’effets secondaires graves liés à ces injections. Le monde est devenu fou à ce point. La censure avance à grand pas. Les mots envers les non vax sont d’une violence inhumaine, intolérable et tellement absurde. Si ces personnes savaient( des fois elles savent évidemment) elles comprendraient qu’elles se trompent d’ennemi.

Notre monde est entré dans une telle dystopie. Les humains n’ont jamais été autant séparés. Je ne sais pas encore comment cette histoire va finir. Je sais seulement que je ne suis pas seule. Et toi non plus. Etre témoin de tout ça , cela fait partie des choses les plus difficiles qui m’est été donné de vivre.

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